Kra-Dai – Page 2 – Sino-Tibetan-Austronesian

09/04/202028/02/2022

Puluqish (master post)

(view clickable tree) (to list of innovations, sorted by node)

(Jump up one level to Eastern Walu-Siwaish)

(Jump down one level to northern Puluqish; to southern Austronesian)

Puluqish (Sagart 2008) is an Austronesian subgroup defined mainly by the innovative numeral *puluq ‘ten’ (here) and the use of prefixes *paka- and *maka- to indicate abilitative meaning (here).

The Puluqish group includes three languages of southern and southeastern Taiwan: Amis, Puyuma, and Paiwan, plus Malayo-Polynesian and Kra-Dai. Malayo-Polynesian and Kra-Dai form southern Austronesian; Amis and Puyuma form northern Puluqish. Gray et al. (2009, supplementary evidence) regard Paiwan as the Formosan language most closely related to Malayo-Polynesian. At the time of writing (February 2022), however, I am not aware of any uniquely shared innovation of Paiwan and MP, apart form the total elimination of *baCaqan ‘ten’ from the numeral system and the generalization of *puluq in that meaning. Until more innovations are identified, I am treating northern Puluqish, southern Austronesian and Paiwan as coordinate branches under Puluqish (see clickable tree).

Critics of Puluqish had underlined the lack of an etymology for *puluq (e.g. Winter 2010: 284): this apparent opacity seemed to indicate that *puluq is as ancient as the lower Austronesian numerals *isa ‘one’, *duSa ‘two’ etc. The etymology of *puluq has now been determined (here).

The new etymology implies that the original Puluqish word for ’10’ was actually *sa-puluq (one-puluq) rather than just *puluq. The *sa- component was lost in Amis and Puyuma but preserved in Paiwan, Malayo-Polynesian and Kra-Dai. The irregular phonetic shape of one word for ‘nine’ in Puyuma confirms the loss (here).

Puluqish clashes with Blust’s East Formosan (Blust 1999) and with Ross’s Nuclear Austronesian (Ross 2009; now abandoned by him). See my criticisms of these constructs here and here.

References

Blust, Robert A. 1999. Subgrouping, circularity and extinction: some issues in Austronesian comparative linguistics. In: Elizabeth Zeitoun and Paul Jen-kuei Li (eds.) Selected Papers from the Eighth International Conference on Austronesian linguistics, 31-94. Taipei: Institute of Linguistics (preparatory office).

Gray, R.D., A.J. Drummond and S. Greenhill (2009) Language Phylogenies Reveal Expansion Pulses and Pauses in Pacific Settlement. Nature, 323, 479-483.

Ross, Malcolm D. 2009. Proto Austronesian verbal morphology: a reappraisal. Austronesian historical linguistics and culture history. A festschrift for Robert Blust, ed. by Alexander Adelaar and Andrew K. Pawley (eds), 285-316. Canberra: Pacific Linguistics.

Sagart, L. (2008) the expansion of setaria farmers in East Asia: a linguistic and archaeological model. In Sanchez-Mazas A, Blench R, Ross M, Peiros I, Lin M, eds. Past human migrations in East Asia: matching archaeology, linguistics and genetics, 133-157. Routledge Studies in the Early History of Asia, London: Routledge.

Sagart, L. 2014. In Defense of the Numeral-based Model of Austronesian Phylogeny, and of Tsouic. Language and Linguistics 15(6) 859–882.

Sagart, L. 2015. East Formosan and the PAN palatals. Paper presented at the 13th International Conference on Austronesian Linguistics, Taipei, July 18-22, 2015.

Sagart, Laurent.2014. In Defense of the Numeral-based Model of Austronesian Phylogeny, and of Tsouic. Language and Linguistics 15(6) 859–882.

Winter, Bodo. 2010. A note on the higher phylogeny of Austronesian. Oceanic Linguistics 49:282‒87.

20/06/201909/07/2020

Michel Ferlus et l’interface austronésien/kra-dai

Michel Ferlus avait fait à la conférence austronésienne 11-ICAL d’Aussois en 2009 une présentation où il résumait une nouvelle théorie des relations entre austronésien, kra-dai (il utilise le terme de Benedict: tai-kadai) et malayo-polynésien. Elle peut être consulté ici, en versions française et anglaise. Elle répondait à un de mes articles (2004) où je proposais que le kra-dai est une branche de l’austronésien, notamment sur la base d’innovations partagées dans les système des numéraux.

Ferlus déplore aujourd’hui le peu d’attention accordé à son texte, allant jusqu’à parler de “refus du débat scientifique”. Je vais donc donner ci-dessous une liste de problèmes contenus dans sa présentation qui sont, me semble-t-il, la cause du manque d’intérêt de ses collègues. Précisons que personne n’a abandonné l’idée du “out of Taiwan” suite à la présentation de Ferlus: j’ai moi-même employé ce terme dans un article paru l’an dernier dans la revue Rice (ici).

Tout d’abord, résumons rapidement l’idée de Ferlus.

Ferlus pense que l’austronésien, originellement parlé dans le bas-yangtzé, s’est d’abord répandu vers le sud le long de la côte chinoise. De là, des groupes austronésiens auraient peuplé Taiwan les uns après les autres (ainsi, il n’y a pas de proto-formosan dans la théorie de Ferlus). Les austronésiens restant sur le continent auraient ensuite continué vers le sud jusqu’au Guangdong, où ils seraient devenus malayo-polynésiens. Là, ils auraient été recouverts par la famille kra-dai, laquelle aurait emprunté beaucoup de vocabulaire de base au malayo-polynésien, donnant l’impression d’une parenté génétique entre le kra-dai et l’austronésien. Par la suite, les malayo-polynésiens seraient passés du Guangdong aux Philippines, d’où ils auraient peuplé tout le Pacifique. Ils n’auraient pas laissé de traces sur le continent. Parallèlement à leur expansion vers le sud, ils auraient, au nord, influencé les langues de Taiwan, leur transmettant les nombres de 4 à 10, mais apparemment rien d’autre sur le plan linguistique. La transmission des nombres malayo-polynésiens aux langues de Taiwan se serait faite de façon graduée, les langues du sud recevant plus de nombres MP que celles du nord. Outre les nombres, des éléments culturels auraient été transmis par les malayo-polynésiens des Philippines aux formosans du sud, en particulier un certain type de poterie (“red-slipped pottery”, terme que Ferlus traduit par “lissé-rouge”), et le riz indica.

Voyons les problèmes inhérents à cette théorie.

1. Une famille kra-dai distincte ?

Laissant de côté les emprunts au chinois, le vocabulaire de base kra-dai contient une couche principale austronésienne et une couche secondaire, plus petite, austroasiatique. Si le kra-dai était une famille distincte, il devrait exister une couche lexicale indigène très fondamentale qui ne serait ni AN, ni AA, ni chinoise. Ferlus ne fait aucun effort pour caractériser une telle couche. Notons qu’elle ne comprendrait ni les pronoms personnels, ni les nombres, et bien peu de noms de parties du corps. En l’absence de caractérisation lexicale, l’idée d’une famille kra-dai distincte n’est pas recevable.

2. Les kra-dai auraient acquis l’agriculture des austroasiatiques.

Selon Ferlus, les premiers TK auraient été des végéculteurs (du taro, en particulier), et le vocabulaire kra-dai de la riziculture serait entièrement d’origine austroasiatique. Pourtant :

“riz décortiqué”, Proto-Tai *sa:l A, proto-Kra *sal A. Ce mot est d’origine austronésienne: PAn *qaSaN “grain non décortiqué”;
“riz cuit”, Proto-Kra *m-laɯ C. Ce mot est d’origine austronésienne: PAn *beRas “grain décortiqué”
“rizière inondée”, Proto-Kra *na A, proto-Hlai *ana B, également d’origine austronésienne : PAn *bena “champ de plaine”.

Il n’y a pas lieu de supposer que les kra-dai aient jamais eu un mode de vie non-agricole.

3. L’interaction malayo-polynésien/kra-dai au Guangdong : un scénario peu clair.

Selon Ferlus (p. 5) vers le 2e siècle avant notre ère, le malayo-polynésien du Guangdong “aurait été recouvert par une poussée du TK originel venant de l’intérieur.” Il ajoute : “Ce scénario explique pourquoi le vocabulaire commun au TK et à l’AN appartient au lexique fondamental.” Or, le gaulois a été recouvert par le latin, sans que le latin tradif parlé en Gaule reçoive du vocabulaire fondamental gaulois. Les explications sont insuffisantes.

4. La date du départ des malayo-polynésiens du Guangdong vers les Philippines.

Ferlus place ce mouvement vers 3000 avant notre ère. Or il n’y a pas trace d’un mode de vie néolithique aux Philippines jusqu’à 2000 avant notre ère.

5. “La parenté du vocabulaire partagé entre le TK et l’AN est à placer au niveau du PMP”

C’est une erreur. Les mots austronésiens en kra-dai n’ont subi aucune des innovations phonologiques du malayo-polynésien: *C et *t sont toujours distincts, *N et *n également, *S est toujours une sifflante, les métathèses de -h final n’ont pas eu lieu. En particulier, le mot “oeil” cité par Ferlus, PAN *maCa, devenant *mata en PMP, est *m-ʈa A en Proto-Kra (Ostapirat 2000, sur la foi du Gelao de Qiaoshang), et non *m-ta A qui serait la forme correspondant au PMP *mata.

Sur le plan lexical, les innovations malayo-polynésiennes dans le domaine des nombres sont présentes en kra-dai, mais on trouve aussi en kra-dai des mots non-malayo-polynésiens, par exemple PAN *puja ‘nombril’, remplacé par *pusej en PMP, et pourtant reflété par Proto-Kra *m-ɖaɯ A, Proto-Tai *ɗwɯ A, Proto-Hlai *urɨ A. La seule explication est que le kra-dai est issu d’une langue du sud de Taiwan ayant les innovations dans les nombres, mais pas toutes les innovations lexicales, et aucune des innovations phonologiques du malayo-polynésien.

6. Transmission des nombres malayo-polynésiens aux langues de Taiwan : vraiment, seulement les nombres ?

Les nombres de 5 à 10 appartiennent au lexique modérément fondamental. Ils sont plus facilement empruntables que les pronoms, parties du corps, noms des éléments de base de la nature ; que les verbes aller/venir, mourir, manger, dormir ; mais sont plus difficilement empruntables que le vocabulaire culturel (techniques, commerce, calendrier etc.). Il n’est pas concevable que des nombres soient transmis par contact sans que du vocabulaire culturel le soit aussi. Si des nombres malayo-polynésiens ont été transmis aux langues du sud de Taiwan, on devrait aussi y trouver toute une couche de mots culturels malayo-polynésiens. L’existence d’une telle couche ne devrait pas être trop difficile à établir, étant donné les innovations phonologiques très visibles du malayo-polynésien. Mais personne ne l’a jamais vue. Les emprunts malayo-polynésiens dans les langues de Taiwan… sont très peu nombreux, et généralement plutôt récents (tabac, écriture etc).

7. Transmission des nombres malayo-polynésiens aux langues de Taiwan : le pattern d’implications est ignoré.

J’ai montré dans mon article de 2004 que les nombres malayo-polynésiens apparaissent dans les langues de Taiwan selon un pattern constant: la présence de *puluq ’10’ implique celle de *Siwa ‘9’ et *walu ‘8’, qui impliquent *enem ‘6’, qui implique *lima ‘5’, qui implique pitu ‘7’; mais l’inverse n’est pas vrai. Dans la géographie, plus on descend vers le sud, plus le paradigme malayo-polynésien est complet. De ce pattern, Ferlus ne retient que la ressemblance croissante (en termes du nombre de formes communes) avec le malayo-polynésien du nord au sud de Taiwan. Le pattern d’implications est ignoré.

8. Transmission des nombres malayo-polynésiens aux langues de Taiwan : les nombres bas vont plus loin que les hauts.

On sait depuis Greenberg que les nombres sont d’autant plus faciles à emprunter qu’ils sont élevés : ainsi ’10’ s’emprunte plus facilement que ‘9’, qui s’emprunte plus facilement que ‘8’, qui s’emprunte plus facilement que ‘7’, etc. Dans le modèle de Ferlus, les nombres malayo-polynésiens qui sont empruntés par le plus grand nombre de langues (et donc remontent le plus au nord) sont ‘5’, ‘6’ et ‘7’. Ceux qui restent confinés au sud de Taiwan, et donc qui sont empruntés par le plus petit nombre de langues, sont ‘8’, ‘9’ et ’10’. C’est l’inverse du pattern habituel.

9. Transmission d’éléments culturels malayo-polynésiens au sud de Taiwan : le cas de la poterie lissé-rouge.

La poterie lissé-rouge est plus ancienne à Taiwan qu’aux Philippines : elle est dominante vers -2100 avant notre ère dans le sud-est de Taiwan, mais ne commence à apparaître qu’après -2000 aux Philippines (Hung 2008: 23, 107). En général, les artefacts austronésiens communs à Taiwan et aux Philippines sont plus anciens à Taiwan (ibid.). Leur transfert a évidemment eu lieu du nord vers le sud.

10. Transmission d’éléments culturels malayo-polynésiens au sud de Taiwan : le cas du riz indica.

Ferlus propose (p.6) que le riz indica a été introduit à Taiwan depuis les Philippines par les malayo-polynésiens qui l’auraient, suppose-t-on, amené avec eux, depuis le Guangdong, en 3000 avant notre ère. C’est impossible. Le riz indica apparaît en Inde du nord par hybridation vers 2000 avant notre ère, et ne devient une composante stable de l’agriculture dans cette région que dans la période 1600-1000 avant notre ère (Silva et al 2018). Par la suite, il se répand dans l’Asie du sud-est, continentale et insulaire, à la faveur de l’expansion indienne du premier millénaire de notre ère. Depuis l’état hindouisé de Srivijaya à Sumatra, par le commerce maritime, il remonte vers le nord jusqu’à Taiwan. Les malayo-polynésiens des Philippines jusqu’à Madagascar cultivent traditionnellement du riz “japonica tropical”, aussi appelé “javanica”. Ce riz a des précurseurs biologiques dans les riz japonica des aborigènes de Taiwan (travail en préparation).

11. Pourquoi le malayo-polynésien n’est-il pas représenté à Taiwan?

Ferlus demande pourquoi le malayo-polynésien “qui serait né sur l’île de Taiwan n’y est plus représenté aujourd’hui”. C’est parce que les innovations caractéristiques du malayo-polynésien se sont produites aux Philippines, après la migration. La langue du sud de Taiwan dont le malayo-polynésien s’est séparé il y a 4000 ans a évolué vers… le paiwan moderne. Le paiwan est la langue de Taiwan la plus proche du malayo-polynésien. Ils ont les mêmes nombres et des innovations lexicales communes : les mots *alap ‘prendre’ et *Cazem ‘tranchant’.

Retournons la question à Ferlus : pourquoi le malayo-polynésien qui serait né au Guangdong n’y est-il plus représenté aujourd’hui ?

Conclusion.

Bien que le chemin suivi par les Austronésiens depuis le continent ne soit pas le même chez Ferlus que dans la théorie standard, l’arbre phylogénétique impliqué par son modèle n’est pas différent du mien : les branches formosanes se séparent les unes après les autres du tronc commun, puis c’est au tour du malayo-polynésien. Un tel arbre a le potentiel d’exprimer l’idée que (à la différence du modèle de Blust) les langues formosanes ont des degrés de proximité différents avec le malayo-polynésien. Il contient potentiellement les noeuds auxquels accrocher les innovations successives *pitu 7, *lima 5, *enem 6, *walu 8, *Siwa 9, *puluq 10, expliquant ainsi simplement la hiérarchie d’implications entre ces nombres dans les langues de Taiwan. Dès lors, pourquoi rejeter mon modèle au profit d’un autre qui n’explique pas la hiérarchie d’implications ?

références

Hung, Hsiao-chun (2008) Migration and Cultural Interaction in Southern Coastal China, Taiwan and the Northern Philippines, 3000BC to AD 100: The Early History of the Austronesian speaking Populations. Canberra: Unpublished PhD dissertation, Australian National University.

Sagart, L. (2004) The higher phylogeny of Austronesian and the position of Tai-Kadai. Oceanic Linguistics 43,2: 411-444.

20/11/201711/07/2020

The origins of Kra-Dai tones, current status (I): tone C

October 8, 2019: a paper on the origins of Kra-Dai tones is now published (here). It represents my current understanding of the formation of Kra-Dai tones and supersedes the present three posts. There are more data in the paper, especially on the Austronesian final consonant I note as *X; there are also some significant differences between the present posts and the paper. Thus, although it is clear that the word ‘excrement’, ususally reconstructed as *Caqi, ended in some kind of guttural fricative, it contains too many irregularities, possibly euphemistically motivated (as noted by Wolff), both in Austronesian and Kra-Dai, to identify that fricative. Therefore in the published paper I retreat from my suggestion that *Caqi ‘excrement’ was really *Caqix. I suggest instead that final *-x was the value of Tsuchida’s *-H2, thus converging with Blust’s proposal, but on completely different grounds (pages 7-9).

Like Old Vietnamese, Written Burmese and Proto-Hmong-Mien, the Kra-Dai languages exhibit a phonological typology strongly influenced by a form of Chinese which is later than Old Chinese and earlier than Early Middle Chinese: that is, a period extending beginning c. 200 BCE and covering the first half of the first millennium CE. Their tone system is structurally identical to that of Chinese of that time: three contrasting tones on words ending in sonorants (vowels, semi-vowels, nasals, liquids) while words ending in oral stops do not show any tonal contrast. The origin of the Vietnamese tone system was elucidated by Haudricourt (1954a): one tone originated in words ending in [h], another in [ʔ], a third in sonorants. Haudricourt (1954b) showed that the Chinese qùshēng 去聲 originated in an *-s suffix which evolved to [h] prior to becoming a tone. Mei (1970) completed Haudricourt’s picture by proposing that the Chinese shǎngshēng 上聲 goes back to words ending in a glottal stop. For details see Sagart (1999). The origins of the Burmese, Hmong-Mien and Kra-Dai tones have not been elucidated although some progress has been made for Kra-Dai by Ostapirat (2005) and Norquest (2013). Here I describe additional hypotheses which bring us closer to a solution.

The Kra-Dai tones are known as A, B, C and D. The core of these categories existed in Proto-Kra-Dai (Ostapirat 2000), though not necessarily as true phonetic tones having pitch as their main acoustic clue. When borrowed into Kra-Dai, Middle Chinese píngshēng 平聲 words (ending in sonorants in Old Chinese) typically have tone A; Middle Chinese shǎngshēng 上聲 words (ending in a glottal stop in Old Chinese) are treated by tone C; MC qùshēng 去聲 words (ending in *-h in late OC < OC *-s) show tone B. Chinese words ending in oral stops form the so-called rùshēng入聲 category. They do not contrast with the other Chinese tones. Kra-Dai ‘tone’ D is the corresponding category in Kra-Dai. Gedney (1978) suggests that the phonetic values of the Thai tones A, B and C are the same as the Old Chinese values of the Chinese píngshēng, qùshēng and shǎngshēng respectively, under the Haudricourt-Mei solution: sonorant endings, [h]-endings, [ʔ]-endings. Earlier attempts to solve the origin of Kra-Dai tones have assumed Gedney’s hypothesis.

Sagart (2004, 2005, 2008, 2011) argued that the Kra-Dai languages are a subgroup, not a sister, of the Austronesian language family. Here I attempt an account of the Kra-Dai tone categories from the viewpoint of Austronesian consonant endings. It should be borne in mind that the AN words in Kra-Dai, while very basic, are quantitatively limited: for that reason my proposals are based on small numbers of examples. This post deals with the Kra-Dai tone C. Two other posts deal with tones B (here) and A (here).

In examining the Kra-Dai tone categories in connexion with Austronesian, reference must be made to Tsuchida’s reconstruction of two final consonants (Tsuchida 1976): *H₁ (-h in Pazeh, Saisiyat, Atayal, Sediq, Amis and Aklanon) and *H₂ (-h in Takituduh and Aklanon). AN words ending in *H₁ form the core of the Kra-Dai tone C:

	PAN(Sa)	Buyang (Li 1999)	PHlai(Os)	PTai(Pi)
‘to come, go’	*uwaH₁	va¹¹< C2	—	—
‘head’	*quluH₁	qa⁰ ðu¹¹< C2	*uRəu C	*kraw C
‘shoot, outgrowth, flower’	*buŋaH₁	ma⁰ ŋa¹¹< C2	—	—

PAN(Sa): Proto-Austronesian (Sagart, this post); PHlai(O): Proto-Hlai (Ostapirat 2004); PTai(Pi): Proto-Tai (Pittayaporn 2009)

Supporting evidence for these reconstructions:

*uwaH₁ ‘to come, to go’: Atayal uah ‘come’, Mantauran Rukai oa ‘go’, Babuza m-oa ‘come’, Puyuma ua ‘go’;

*quluH₁ ‘head’ : Paiwan qulu, Sediq (Taroko) qolox ‘skull’, Saisiyat ta-ʔœlœh, Aklanon úeo(h);

*buŋaH₁ ‘shoot, outgrowth, flower’: Saisiyat poŋaeh ‘flower’ (p- unexplained; expect b-), Saaroa vuŋavuŋa ‘ear of foxtail’ (own fieldwork, 2014), Kanakanabu buŋabuŋa ‘flower’, Aklanon búːŋah ‘fruit’.

Some Kra-Dai C-category words cannot come from *H₁. The word for ‘excrement’, Proto-Kra *kai C, Proto-Hlai *akaːi C, Proto-Tai *C̬.qɯj C, in all likelihood corresponds to a PAN word reconstructed as *C₁aq₃i (Tsuchida), Blust *Caqi (Blust), *taqí (Wolff). Under the generally accepted sound correspondences, these should yield sai in Pazeh and Kaxabu, two closely related languages of central-western Taiwan. If the word had ended in *-H₁_, saih would be expected in both. The attested forms are Pazeh saik, Kaxabu saix (Tun 2015). Recently, thanks to my friends Prof. Hsing Yue-ie and Hsu Tze-fu of the Institute of Microbial and Plant Biology, Academia Sinica, I was able to visit Mr Tun in Puli and to record his pronunciation of this word (here). Blust treats Pazeh saik as a metathesis, but that explanation cannot work for Kaxabu. Currently I do not know any other examples of the correspondence Pazeh –k to Kaxabu –x. One possibility is that the word ended in a rare consonantal ending PAN *-x, preserved unchanged in Kaxabu, and merged with *-k in Pazeh. The aberrant –l ending in Kavalan tal ‘excrement’ would be its indirect reflection, as would tone C in Kra-Dai. This is speculative, as no other example of the final-consonant correspondence shown by ‘excrement’ in Austronesian is currently known.

In two other posts I examine the origins of the Kra-Dai tone B (here). and A (here), B and C. A list of references is appended to the post on tone A.

20/11/201711/07/2020

The origins of Kra-Dai tones, current status (II): tone B

In my last post (here) I argued that the main origin of the Kra-Dai tone C category is Tsuchida’s * H_1.Here I examine the origins of the Kra-Dai tone B. I will again argue that this tone category can be explain on the basis of observable Austronesian facts, although one of the sources I will propose has not so far been reconstructed.

It is becoming increasingly clear that PAN word-final *-R, a voiced uvular fricative [ʁ], is one of the sources of the Proto-Kra-Dai tone B. This was first pointed out by Norquest (2013), where the first two comparisons in the below table were noted.

PAN	PMP(Sa)	PHlai(No)	Buyang (Li)	PTai(Pi)
*tebuR ‘natural spring’	*tebuR	——	——	*ɓoː B
*SulaR ‘snale’	——	*ljaːɦ	——	——
*-kaR ‘dry’	*-kaR	*kʰɯːɦ	qha¹¹< B	*χaɰ B
——	*qi(d)zuR ‘saliva’	——	qa⁰ tu¹¹ < B ‘sputum’	——

Unaware of Norquest’s earlier observations, I noted the match between tone B and final *-R in ‘dry’ and ‘saliva/sputum’ while working on the Kra language Buyang in September-early October 2017. I became aware of Norquest’s proposal through his message of October 22, 2017 on an email discussion group strated by Cecil Brown, to which he had attached his 2013 paper in Mon-Khmer Studies.

Supporting material for root *-kaR ‘dry’: Siraya maskag ‘dry’, Puyuma (Nanwang) taŋkar ‘dry’ (fields), baʈəkar ‘dry, shallow’; Ilianen Manobo, Western Bukidnon Manobo kagkag ‘to dry’, Casiguran Dumagat kag’kag ‘to dry’, Sindangan Subanun mɨgɨngkag ‘to dry’, Siocon Subanon kumongkag ‘to dry’.

The Kra-Dai tone-B category also includes words with PAN or PMP cognates not ending in *-R:

Gloss	AN	Pre-PMP(Sa)	Buyang (Li Jinfang 1999)	P-Hlai (No)	PTai (Pi)	Aklanon
bran, chaff	PMP(B) *qepah	*qepaX	ta⁰ pha¹¹< B	——	——	opa(h)
knee	PAN(W) *puqu	*puquX	qhu¹¹< B	——	*χow B	——
shoulder	PAN(B) *qabaRa	*qabaRaX	qa⁰ ʔba¹¹< B	*C-ʋaːɦ	*C̥.ba: B	abága(h)
palm of hand	PAN(B) *dapa	*dapaX	pa¹¹< B	——	——	——

It is noteworthy that Aklanon (Panay island, Philippines), already identified in Tsuchida 1976 as the only language outside of Taiwan with segmental reflexes (-h in both cases) of his *-H₁ and *-H₂, has –h for KD tone B. As argued in my preceding post, PAN *-H₁ is the main source of the KD tone C; and as I will argue in my next post, *-H₂ is one of the sources of the KD tone A. We must be dealing here with a final consonant distinct from both *-H₁ and *-H₂. This must be a consonant that (a) merges with *-R in PKD, and (b) evolves to -h in Aklanon. I propose the uvular fricative *-X [χ], with these reconstructions: ‘bran, chaff’ *qepaX; ‘knee’ *puquX; ‘shoulder *qabaRaX; ‘palm of hand’ *dapaX. By my proposal, the Kra-Dai B tone category originates in he merger of two AN uvular fricative endings, voiced and voiceless.

Here are some additional notes on the words in Table X:

Bran, chaff: the MP word has a probable Formosan cognate in Amis ʔəpah ‘wine’—bran can be an ingredient in millet or rice wine. Blust reconstructed PMP *-h based on Aklanon. In the current state of his ACD, final PAN/PMP *-h is similar to Tsuchida’s *-H₁ (he has recently begun writing PAN * x for Tsuchida’s *-H₂). Tsuchida’s *-H₁ is reflected as -h in Amis. Amis ʔəpah ‘wine’ at first sight comforts his reconstruction of PMP final *-h: however my proposal is that PAN *-X is reflected as -h in both Amis and Aklanon, just like *-H₁(Pazeh, Kaxabu, Saisiyat, Atayal and Sediq distinguish them, though).

Shoulder is reconstructed by Blust as PAN *qabaRa. Unaware of final –h in Aklanon abága(h), Ostapirat (2005) and Norquest (2013) ascribe tone B in ‘shoulder’ to medial *-R-. For this they need a mechanism which allows the riming part of an AN word (last vowel plus any following consonant) to be lost in Kra-Dai, here: *qabaRa > qabaR. They do not explain what the conditioning is. This mechanism is overpowerful: it doubles the number of potential KD cognates for each AN word. Benedict (1975) put it to maximal use. Yet the quality of comparisons of this type tends to be low. Final –h in the Aklanon cognates of KD tone-B words like ‘shoulder’ supports a simpler and more constrained explanation: KD tone B reflects final *-X, not medial *-R-; in the evolution to KD, *-R- was lost when the -bR- cluster resulting from penultimate vowel syncope was reduced to -b-. By the correspondence rules described above one would expect final –h in the Amis word for ‘shoulder’, but the attested Amis form is afala. Lack of -h is unexplained, unless there has been dissimilation between the two uvular fricatives in the last syllable of *qabaRaX.

Palm of hand: *dapa ‘palm of hand’ was assigned to PMP by Blust until c. 2015, when he raised it to PAN following Sagart’s identification of an Atayal cognate.

Knee: reconstructed by Wolff (2010) as PAN *puqu on the basis of northern and western Formosan forms (Saisiyat, Favorlang, Thao), an impeccable PAN pedigree.

20/11/201711/07/2020

The origins of Kra-Dai tones, current status III: tone A

In two recent posts I discussed the origins of the Kra-Dai tones C (here) and B (here). Here I discuss tone A.

Kra-Dai A-category words correspond primarily to Austronesian words ending in sonorants (vowels, semi-vowels, nasals, liquids). This was already pointed out by Ostapirat (2005). Examples:

	Buyang (Li 1999)	PHlai(Os)	PTai(Pi)	PAN	PMP
eye	ma⁰ ta⁵⁴< A1	*ata A	*p.taː A	*maCa	*mata
eight	ma⁰ ðu³¹²< A2	*aRu A	——	——	*walu
seven	tu³¹²< A2	*ʔtu A	——	——	*pitu
bear (n.)	ta⁰ mɛ³¹²< A2	*mui A	*ʰmwɯj A	*Cumay	——
to kill	ma⁰ tɛ⁵⁴< A1	——	——	*paCay	*patay
fire	pui⁵⁴< A1	*api A	*wɤj A	*[]apuy	*[]apuy
moon	ʔdaːn³¹ < A1°	*ɲa:n A	*ɓlɯən A	*bulaN	*bulan
six	nam54 < A1	*(ə)num A	——	——	*ʔenem
to eat	ka:n54 < A1	——	*kɯɲ A	*kaen	*kaen

Note that the numerals in the Tai branch are Chinese loanwords.

A second source of Kra-Dai category-A words is in PAN *-H₂(see: LINK for Tsuchida’s *-H₂)

	Buyang (Li 1999)	PHlai(Os)	PTai(Pi)	PAN	PMP
louse	qa⁰ tu⁵⁴ < A1	*utu A	*traw A	*kuCuH₂	*kutuh
ear	ta⁰ ða³¹²< A2	*ilai A	*krwɯː A	CaliŋaH₂ or CaŋilaH₂	*taliŋah
three	tu⁵⁴< A1	*utu C !	——	*tu-tuluH₂	*tu-tuluh

Tone C in the Hlai word for ‘three’ may be the result of list analogy: it is part of a series of four consecutive numerals in tone C: *cɨ C ‘one’, *alau C ‘two’, *utu C ‘three’, *atəu C ‘four’.

To recapitulate, these sources are found for the Kra-Dai tone categories:

Tone A (this post): AN words ending in sonorants (vowels, semi-vowels, liquids, nasals); PAN words ending in *H₂.

Tone B (here): PAN words ending in *-R [ʁ]; other PAN-related B-category words are believed to have had *-X [χ].

Tone C (here): PAN words ending in *H₁[h]; at least one other source, possibly *-x (‘excrement’).

The probable phonetic values of these categories in Proto-Kra-Dai wer:

Category A: ending in vowels, semi-vowels, liquids, nasals;

Category B: ending *-X;

Category C: ending in *-h.

By the time of contatct with Chinese, beginning c. 200 BCE, final *-h had changed to a glottal stop.

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